Ferme Muller – Kubins

 


Une ferme disparue rue du renard


 

 

Cette ancienne fermette disparue au XIXe siècle était située au coin de la rue des messieurs - rue du renard, à l’emplacement de la maison actuelle du 18 rue Renard. Durant la guerre de 30 ans elle était la propriété de la famille Muller et de fait il se trouve que cette famille est l’une des mieux documentées durant cette période si pauvre en documents.

 

 

1 – Vix Muller (+23 mai 1654)

 

Marié en 1638 avec Barbara et en 1640 avec Apollonia Schmitt de Mittelhausen.

 

Enfants:

Andreas (ca1640)

Nicolas (ca1645)

Jean (ca1647)

Aurelia (3-6-50)

Ottilia

 

 

Vix Muller apparait pour la première fois dans les registres de Reitwiller, le 2 Avril 1638 lors de son mariage avec une certaine Barbara. Celle-ci décéda probablement peu après car en 1640 nouveau mariage de « Vix Muller, fils de Claus Muller de Schaffouse avec Apollonia fille de Andres Schmitt de Mittelhausen ». On en déduit que Vix Muller est probablement arrivé à Hohatzenheim à l’occasion de son premier mariage et qu’il y est resté au moins jusqu'en 1640. Par la suite, comme la plupart des villageois, il a pu passer une partie des années 1640 à Strasbourg mais en tout cas, dès la réouverture des registres paroissiaux en 1649-1650 il est de retour au village avec sa femme.

 

En 1651, lors de l’évaluation des dommages de guerre, Vix Muller fait évaluer sa propriété dont la valeur est alors estimée à 35R, valeur très faible même pour un bien en mauvais état :

 

“Vix Muller last ihm ein haüssel scheur und stall umb 35R abschätzen”

 

« Vix Muller a fait estimer une petite maison, grange et étable pour 35R ».

 

 

Vix Muller décède en 1654. Sa femme Apollonia se remarie peu après avec Martin Hornecker (s’Schmets). Quand à la propriété, elle passe à son fils aîné André.

 

 

2- Andreas Muller (ca1640-

 

Andreas se marie le 10 juillet 1671 avec Maria Goerig originaire de Amersweiler près de Berne en Suisse :

 

« Andreß Muller der Schneider gesell von Hohenatzenheim, Vix Mullers burgers dasselben hinderlaßener ehrlicher sohn un J.[ungfrau] Maria, Samuel Gorigs burgers zu Amerßweiler in der Schweitz Berner gebirtz, ehrliche dochter. »

 

Enfants:

Anna (1672)

 

 

Il devait être très jeune lorsqu’il reprit la fermette au décès de son père. Le terrier de 1657 donne une nouvelle description de la propriété qui contient à présent aussi un petit jardin :

 

“Andreß Muller

Item eine Behaußung scheuer Stall und garthen in fuchsgaßen einseit dem allmend, anderseit dem Heyl des plohn genannt stost vornen uf daß allmend, hinden uf Mathis Hatten garten wolgend garth.

Gibt dem Hl 2δ 1acker von dem blon.”

 

On apprend aussi que la propriété en aval (s’Lotte) appelée « Plohn » ou « Blohn » appartenait à Saint Pierre le jeune (le plus souvent abrégé en « Hl. » Pour Heiligste Gut St Peter). En 1657 cette vieille ferme probablement délabrée était vide mais apparemment gérée par son nouveau beau-père Martin Hornecker. Andres Muller paye à Saint Pierre un loyer de 2ð pour un terrain d’un acre du Blohn.

 

 

3- Georg Kubins (ca1670-1736)

 

Anna Muller héritière de la ferme se marie vers 1705 avec Georg Kubins (ou Kubius) fils de André et de Maria Geber de Schaeffolsheim.

 

Enfants 1er mariage :

Maria (ca1708)

 

Anna Muller décède prématurément en 1718. L’inventaire du 11 mai mentionne le veuf : Georg Kubins tailleur à Hohatzenheim et leur fille Maria 10ans avec son tuteur (vogt) Hans Hornecker de Rottelsheim. L’acte donne aussi une description de la propriété :

 

« Item eine Behaußung, hoff, und Garthen sambt einer Wehrendorffe darauf neüerbauben scheuer, mit übrig zur gehörigen Zechten undt Gerechtigkeiten im dorff alhier gelegen in der fuchsgaßen einseit neben dem allmend anderseit neben dem heyligen guth der blohn genant vornen uf die allmend fuchsgaß und hinten uf den langen Garthen Mathis Hatten Erben gehörig.»

 

« ci-devant une habitation, cour de ferme et jardin incluant un talus de défense du village, et aussi une étable nouvellement construite, avec tous les droits attachés dans ce village dans la rue du Renard, d’un côté près du communal, de l’autre le bien de Saint Pierre appelé Blohn, devant le communal rue du Renard et derrière le long jardin appartenant aux héritiers de Mathis Hatt. »

 

 

On note donc ici l’un des derniers vestiges de la fortification médiévale qui entourait le village, en l’occurrence un talus, le long du jardin.

 

 

Georg Kubins se remarie avec Eva Claus (de s’Valdes) le 14 mai 1718. Le couple n’aura pas d’enfant. Lorsque Georg Kubins décède à son tour en 1736 ses frères et sœur sont cités dans l’inventaire après décès (11 mars 1736):

 

- CLAUSIN Eva, sa veuve

- Jacob Kubin de Mutzenhausen son frère

- Défunt Hans Kubin berger de Kriegsheim ; ses enfants : -

- Christina épouse Huettler Christian de Brumath)

- Georg Kubin In Birkenwald

- Jacob, cél. im Kriegdienst

- Andreas Kubin décédé, berger de Mundolsheim (ses enfants : Maria et Anna de Wittersheim assistées de Hans Kubins leur frère)

 

On retrouve la description de la ferme, toujours sans estimation de valeur :

 

« Item ein Hoffplatz scheuer und Garthen, warauff das Theilbahre Hauß und die Trott stehet und unter dem ereungen beschrieben mit ubrigen teht und gerechtig ventz im vogt allhier gelegen, in der fuchßgaßen einseith neben dem allmend, anderseit neben dem heyligen guth der blohn genandt, fornen uff die allmend fuchßgaß, hinten uf der langen garthen Mathias Hatten erben gehorig »

 

Eva Claus, seconde épouse de Georg Kubius décède quant à elle en 1744. Son inventaire est fait le 11 novembre. Ses sœurs héritent :

 

- Catharina veuve Claus Schneiders assistée par Jacob Hannssen.

- Barbara épouse Hans Klein de Mittelschaeffolsheim

- Anna Maria épouse Nestelhüben Michel de Ginsheim assistée par Jacob Braunen.

 

On trouve aussi deux descriptions de la propriété :

 

« Erstlich verskeicht Georg kubin burger zu Hohatzenheim und dann Eva Claußin seine Ehrliche Haußfrau, den zwey jungen angehenden Ehrlauten, Hannß Jacob und Maria ihr Hauß und hoff Scheuer, sambt dem drotthauß und garten einseit neben dem allmend anderseit neben Ludwig Braun, vornen auf die fuchsgaß hinten uf mathis Hatt den garten genannt…

100R »

 

« Item eine Zweistädigte Behaußung und seiner scheuer Trotthauß und garten mit übrig deßen Kechten und gernechtigekeiten in der fuchsgaß gelegen eiseit neben dem allmend anderseit neben dem Heylige gut der Blohn genannt fornen auf die allmend fuchsgaß und hinten auf dem langen garten Mathias Hatt erben gehörig

100R »

 

La propriété s’est donc enrichie d’un local à pressoir avec son pressoir. On a aussi enfin une estimation du bien soit 100R, ce qui confirme que cette exploitation est fort modeste. On apprend aussi que le Blohn est occupé par Ludwig Braun. Après le décès d’Eva Claus, la ferme est occupée par des journaliers locataires.

 

 

4 – Michel Diebold (+1748)

 

Michel Diebold (de Gingsheim?) se marie avec Anne-Marie Diebold (ferme Diebold-Barthel) vers 1745( ?). Les enfants ne sont peut-être pas tous de Marie Diebold qui était née vers 1726.

 

Enfants :

Barbara (ca 1738)

Maria (ca1743)

Jacob (ca1745)

Sophia (1748)

 

Il ne semble pas que Michel Diebold ait eu un lien de parenté avec les occupants précendents. Peut-être loua-t-il la maison ou l’acheta-t-il à crédit.

 

Michel Diebold décède prématurément en 1748. Son inventaire après décès du 23 octobre mentionne sa veuve Marie assistée d’Antoine Diebold, qui est probablement son cousin qui venait d’emménager dans la ferme s’Schleiers. On trouve dans l’inventaire une nouvelle description de la propriété :

 

 

« …in der verungen hoff befindlichen Haußlein überbauen, theils ab zu einem graß und baum garthen angelegt einseit neben Hanß Lottmann anderseit neben dem allmend weeg vornen auf die Fuchsgaß, und hinten auf Mathis Hatt Erben ist bodenzinß 7R 5ß »

 

 

 

5 - Mathias Ruxer (ca1725)

 

Marié le 20 février 1753 avec Anna-Maria Diebolt (1725-1766) veuve de Michel Diebold.

 

Enfants:

Catharina (ca1754)

Anna (ca1756)

 

Anna-Maria décède en 1766. Mathis Ruxer veuf cité dans l’inventaire de même que les cinq enfants survivants des deux mariages (Sophie n’apparait pas). L’acte donne une nouvelle description de la propriété :

 

« Drittens verschreibt sie hochzeiterin ihrem lieben hochzeiter ihren Dorf, Hauß und Garten gelegen im dorff allhier zu Hohazenheim, einseit neben Lorenz Bauer, anderseit neben dem allmendweeg, vornen auf die allmend fuchsgas und hinten auf den langen garthen… »

 

 

 

6- Michel Grad (1762-1814)

 

Né le 17 Sep 1762 à Bilwisheim. Marié ca1780 avec l’héritière de la ferme Brigitte Ruxer (1757-1822). Dans l’inventaire de 1766 il n’est fait mention que de Catharina et Anna. Peut-être Anna s’appelait-elle Anna Brigitta.

 

Enfants :

Laurent (1800)

 

 

Gradt Michel décède le 20 mars 1814, âgé de 47 ans 3 mois, cultivateur dans la maison n11 ; fils de Georges Grad cultivateur à Bilwisheim et Madeleine Vix.

1er déclarant : Hans Barthelome (27 ans) (voisin - s’Lotte)

2e déclarant : Eschbach Joseph (37ans) (voisin – s’Schares)

 

Brigitte Ruxer est décédée le 29 décembre 1822, veuve de feu Michel Grad.

Domiciliée dans la maison no11.

Fille de Mathias Ruxer et Marie Diebold.

 

 

 

7- Laurent Grad (1800-1845)

 

Marié le 5 mars 1823 avec Françoise Grasser (née le 4 février 1805 à Bilwisheim).

 

Enfants :

Joseph (1824)

Nicolas (ca1831)

Michel (ca1835-av1841)

Marie-Anne (ca1840)

 

En 1836, Laurent est dit laboureur. Il a une servante Loth Catherine, 16 ans.

En 1841, il a une servant Gross Thérèse.

 

 

7- Joseph Grad (ca1824)

 

Marié le 21 décembre 1845 avec Grasser Catherine (née le 6 juillet 1819).

 

Enfants :

Michel (ca1848)

Hélène (ca1849)

Recensement 1851 :

La ferme est occupée par Joseph Grad, fermier et sa femme Grasser Catherine.

 

La famille quitte la ferme avant 1856.

 

 

8- Georges Baron (ca1821)

 

Mariée à Anne-Marie Meyer (29 ans en 1856)

 

Enfants :

Caroline (ca1853)

Marie-Catherine (ca1856)

Georges (ca1863)

 

Recensement 1856 :

Ferme occupée par Georges Baron (Braun ?), journalier, chef de ménage.

 

Recensement 1861 et 1866:

Même chose.

 

En 1895 la ferme est vide le site sera inoccupé durant tout le 20e siècle.



Maison au coin de la rue du
                renard

Nouvelle maison sur le site de l'ancienne ferme

















Ferme en 1826

Le site de la ferme en 1826

























Ferme Muller-Kubins

Site de la ferme en 1914
Il ne reste plus qu'un verger