Progrès
des idées de la réforme dans le comté de
Hanau-Lichtenberg Les
sources concernant les progrès de la Reforme dans le
Comté de Hanau-Lichtenberg divergent ce qui tend à
indiquer que le changement ne fut pas forcément
soudain dans les communes et qu’il put y avoir des
périodes transitoires. Nous donnons ci-dessous la
version de Mr. Seyfried (« La réforme dans le comté
de Hanau-Lichtenberg » in « Revue catholique
d’Alsace » 1883) : En
1525, Philippe III essaya d'introduire la Réforme
dans .ses dépendances. Il était encouragé dans son
projet par son intendant Fliesbach. Les deux
s'adressèrent à Gapito qui, jugeant que le moment
d'innover était peu favorable, ne répondit pas à
l'appel. L'introduction de la Réforme dans la
Seigneurie de Hanau Lichtenberg fut donc l'oeuvre de
Philippe IV secondé par son épouse Eléonore de
Furstenberg. En 1542, Il appela à Bouxwiller,
Théobald Groscher, prêtre évangélique de
Hohatzenheim et ami de Luther, pour enseigner la
Réforme à la chapelle seigneuriale de Bouxwiller.
Malgré cela, les progrès furent lents. Bucer aux
conseils duquel on eut recours suggéra en 1544
d'abolir la messe. Philippe IV répondit l'année
suivante par un plan de réforme qui maintenait la
messe, le chant des Psaumes en latin, l'habit
liturgique, même la confession et demanda des
auxiliaires pour Groscher. Ceux-ci étaient Conrad
Schnell, que le Magistrat de Strasbourg avait nommé
a St. Thomas en 1540, sortit d'un atelier de
menuiserie, où selon son expression « il avait
raboté plus deplanches qu'il n'avait lu de livres. »
Jean Schott, curé d'Illkirch, avait été cordonnier,
Nicolas Acker, curé d'Itlenheim, avait exercé le
métier d'aide-imprimeur, ainsi que Barthélémy
Westheimer, curé de Horburg. Malgré cette pénurie,
Bucer avisa et adressa à Philippe les trois diacres
Christophe Sôll, Laurent Offner, Anselme Pfluger.
Les deux premiers furent destinés à l'apostolat des
cinq bailliages de l'Alsace; au dernier échut la
mission d'évangéliser le baillage situé sur l'autre
côté du Rhin. Peu de temps après, grâce à
l'influence de l'homme d'affaires du Comte qui
résidait à Strasbourg, un quatrième apôtre vint au
secours des trois premiers: c'était Pantaléon
Blasius que l'on réservait pour la cure importante
de Pfaffenhoffen. Philippe
IV réunit alors à Bouxwiller les prédicants et les
curés des paroisses situées dans ses dépendances
afin de leur poser la question s'ils reconnaissaient
la Confession d'Augsbourg comme règle de foi.
Blasius ouvrit cette espèce de synode par un
discours dans lequel, suivant l'usage reçu, il
stigmatisa les abus du papisme. De l'église les
honorables prédicants se rendirent à l'hôtel de
ville où le prévôt Jean Knobel, secondé par le
secrétaire du Comte, Jean Fleichbein, exhorta
vivement les membres réunis à suivre en tout les
sages conseils de maître Blasius. La proposition
émise par ce dernier, d'accepter la doctrine
luthérienne comme règle de foi ne rallia que sept
membres: Théobald Groscher, curé de Bouxwiller,
Christophe Sôll, curé de Kirrwiller, Christophe
Meyer, curé de Westhoffen, Jean Weinbrenner, curé de
Balbronn, Nicolas Klein, curé de Schwindralzheim,
Jacques Stendinger, curé de Breunsheim, Reichard
Sigrist, curé d'Obermoderen. Chacun d'eux reçut dès
lors un formulaire de la « Réformation de
Cologne » avec injonction de l'introduire dans
sa paroisse. Blasius
organisa la nouvelle communauté évangélique et y
incorpora: Pfaffenhoffen; Bouxwiller avec Riedheim,
Uttwiller, Niedersoultzbach, comme annexes;
Kirrwiller et Issenhausen, Bossenshausen,
Wilshausen, Wickershausen et Zœbersdorf; Westhoffen;
Ballbronn; Schwindratzheim; Breunsheim avec Imbsheim
et Geiswiller; Obermodern avec Bischholtz,
Schalkendorf et Menchhoffen. Peu après, les curés de
Niederbetschdorf et de Rittershoffen suivirent
l'exemple de l'apostasie. Lorsqu'en 1546 les
paroisses de Reitwiller et de Gimbrett devinrent
vacantes, le comte Philippe leur imposa de force
Melchior Specker en qualité de pasteur luthérien. Il
agit de même pour Eckendorf et Oberaltorf qui furent
confiés à Caspard Reichbach. Eu 1547, il nomma
Georges Jaeger à Duntzenheim avec Hochfranckenheim
et Waellenheim; Simon Schelling à Emolsheim (1550);
Jacques Kliffter à Trœnheim (1556); Sébastien
Mercklin à Hatlen (1557). En 1562, c’est au tour de
paroisse de Neuwiller de passer à la Réforme après
un coup de force. Neuwiller. Ce fut Conrad
Lautenbach, ancien curé de Dorlisheim, qui fut
chargé d’organiser la paroisse. En
1560, la seconde moitié de la Seigneurie de
Lichtenberg, c'est-à-dire les bailliages
d'Ingwiller, de Brumath, de Woerth et d'Offendorf
avec le bailliage de Lichtenau au-delà du Rhin
échurent à Philippe V par suite de son mariage avec
Marguerite Louise, nièce et héritière de Jacques de
Deux-Ponts-Bitsche. Aussitôt les deux Comtes de
Hanau unirent leurs efforts pour amener la réforme à
ce nouvel héritage. Dès 1570, Philippe IV écrivit au
prévôt d'Offendorf qu'il avait appris avec peine que
des curés papistes se permettaient
encore de célébrer la messe dans sa prévôté. Or sa
volonté était que cet abus cessât à Offendorf,
Herrlisheim, Rohrwiller, Drusenheim et Oberhoffen.
Il demanda en même temps une
relation sur l'état des presbytères et des églises.
Sans consulter les vœux des habitants il envoya un
prédicant à Herrlisheim et Rohrwiller avec le titre
de curé. Samuel Lissenius vint en la même qualité à
Brumath; Antoine Reuchlin à Engwiller; Jacques
Ilzalein à Ingwiller dont faisaient partie les
annexes de Steinbourg, Saverne, Minversheim,
Hochfelden, Ettendorf et Kindwiller desservis par un
diacre. Dans
le courant de l'année 1571, Veit Lieb se présenta
comme curé évangélique à Drusenheim; Jean Appenhofer
à Krautweiler; Thomas Gulsance à Wœrth; Zacharie
Creuzman à Preuschdorf ; Caspard Weismann à
Wolfisheim avec Hangenbielen comme annexe. La
paroisse de Lichtenberg avec Wimmenau,
Reipertswiller et Offwiller fut mise également sous
la houlette d'un pasteur luthérien. L'année 1572 fut
marquée par l'arrivée d’André Christian à Griess.
Celle de 1573 signale la défection d'Offendorf, dont
le premier pasteur fut Anastase Gokenback. Le
village de Hohatzenheim fut confié à Conrad Bitchell
avec l'annexe de Mittelhausen. Restait Oberhoffen
qui résista jusqu'à 1577 et céda enfin, ainsi que
Morsbronn à des vexations de tout genre. L’introduction
de la Réforme à Hohatzenheim D’après
cette version ce serait donc à partir de 1573 que la
paroisse de Hohatzenheim serait devenue
officiellement protestante avec son annexe
Mittelhausen. Cette date semble confirmée par
l’inscription sur la façade nord de l’église qui
indique que l’église est redevenue catholique en
1687 après 100 ans passés à la Réforme mais comme
cette inscription date de la fin du XVIIIe siècle,
elle n’est pas forcément fiable. D’autres sources
suggèrent au contraire que le changement de 1573 ne
concernait que Mittelhausen qui serait alors devenu
filiale de Hohatzenheim mais que l’église mère était
passée à la Réforme beaucoup plus tôt. D’abord, le
fait que Groscher était prêtre à Hohatzenheim avant
sa venue à Bouxwiller suggère que les idées de la
Reforme furent introduits au village au moins
officieusement dès cette époque. Foehrer indique
dans son ouvrage[1]
que Groscher, l’ami de Luther, s’est installé à
Hohatzenheim le vendredi après le jour de Pâques
1532 (soit le vendredi 5 avril 1532). Il aurait donc
eu 10 ans pour diffuser ses idées dans le village.[2]
Foesser ajoute que Hohatzenheim fut séparée du
baillage de Brumath en 1522 pour être rattachée à
Bouxwiller et que le village serait devenu
protestant avec le baillage de Bouxwiller, réforme
qui débuta dès 1545 dans ce baillage alors que
Brumath et Mittelhausen ne passèrent à la Réforme
qu’après l’héritage matrimonial de Philippe IV après
1570. D’après
Foesser, Hohatzenheim passa à la Réforme en 1548,
lorsque le prêtre Augustinus fut expulsé de son
presbytère avec violence et s’enfuit dans sa filiale
Wingersheim qui, fief impérial, était restée
catholique. Il aurait été remplacé par le pasteur
protestant Andreas Steinach. Foesser ajoute que
l’église fut pillée et que seule la Piéta de la Vierge
et quelques ornements purent être sauvés.
Malheureusement Foesser ne donne pas ses sources sauf
sur le point de l’éviction avec violence où il indique
qu’il se base sur une déclaration générale d’une
source manifestement catholique qui indique que les
églises catholiques furent saisies par les luthériens
à mains armées. » La situation de Hohatzenheim en
la matière est donc infondée. D’ailleurs si l’église
avait été pillée on comprend mal que la Piéta, son
joyau, put être sauvée. Si
on se base sur une source protestante, à
savoir le « Pfarrer-buch der Graftschaft
Hanau-Lichtenberg » de Albert Kiefer et Karl
Kiefer (1907) on trouve pour la commune de
Hohatzenheim le Pasteur Leonard Ehl originaire de Rod
(Suisse, près de Zurich ?) qui officia à
Hohatzenheim de 1542 jusqu’à sa mort en 1564. On
trouve aussi Andreas Steinach qui aurait officié à
Hohatzenheim de 1548 à sa mort en 1552. Puis on trouve
deux pasteurs dont les dates de service ne sont pas
connues : -
Johan Conrad Bügelin de Rottweil (Johan Conrad Biel à
Waltenheim vers 1570 ?) -
Johan Happersberger de Bobenhausen à Hohatzenheim –
ca1570 Foesser
qui se base sur une précédente version de cette source
(de 1890) donne des dates différentes : Andreas
Steinach (1548-1552) Leonard
Ehl de
Rod (1552-1564) [Foesser cite ici aussi la source ABR
C55] Johann Happersberger de Bobenhausen (1564-1572) Conrad
Bügelin (Bischell) von Rotwiel (1572-1584)
précédemment à Waltenheim. Cette
chronologie est erronée au moins pour Happersberger
qui apparait dans un acte de 1581 où il est cité en
tant que « Pfarrer in Hohatzenheim. » [AMS -
KS212] L’ouvrage
de Johann Adam (« Evangelische Kirchengeschichte
der Elsaessischen Territorien bis zur Franzoesischen
Revolution ») confirme lui aussi la date de 1548
pour l’introduction de la Réforme à Hohatzenheim avec
Andreas Steinach. Si
on fait le bilan de toutes ces sources, on peut tenter
d’avancer la chronologie suivante : Théobald
Groscher (1532-1542) Augustinus
(1542 – 1548) - catholique Andreas
Steinach (1548-1552) Leonard
Ehl de
Rod (1552-1564) Conrad
Bügel (Bischell) de Rottweil (1564-av1581) Johann
Happersberger de Bobenhausen (av1581-1584 ?)
Hohatzenheim
église mère A
partir de l’intégration de Mittelhausen dans le comté
de Hanau, Hohatzenheim redevient église mère avec
Mittelhausen comme filiale. En ce qui concerne la
chronologie des pasteurs, les sources sont
d’accord à partir de 1584. C’est Foesser qui
donne le plus de détails : Konrad
Geyer (1584-1622) – précédemment à Waltenheim.
Peut-être le père de Hans Geyer qui sur le terrier de
1657 possède une ferme en aval de s’Daniels. Heinrich
Nigrinus (1622-1635) - En 1622 le pasteur Nigrinus
signale qu’il faut de nouvelles portes latérales à
l’église, ainsi que de nouvelles serrures et fenêtres
pour la sacristie, car les soldats [de Mansfeld] ont
tout cassé. Les objets précieux du culte sont mis en
sécurité à Haguenau, puis à Strasbourg, et recherchés
uniquement pour les fêtes pascales. Johannes
Veith von Strassburg (1635-36) - celui-ci « a volé le
calice, l’a vendu et a disparu sans que l’on sache où
il est allé » Johan
Caspar Sattler (1636-40) - « comme les paroissiens
sont partis et que du fait des désordres de la guerre
plus personne n’habitait [à Hohatzenheim] ou n’avait
plus de moyen de subsistance, les quelques paroissiens
ont été temporairement desservis de Mittelhausen par
J. Sattler ». Celui-ci se réfugia à son tour à
Strasbourg en 1640 où il décéda en 1649. En
1640 Hohatzenheim ne comptait plus que deux bourgeois
et fut rattachée à Reitwiller. On peut noter dans le «
Pfarrer-buch der Graftschaft Hanau-Lichtenberg » la
présence des pasteurs des villages environnants à
cette époque : Reitwiller : Hans Reinhold Hopff 1637-45 Waltenheim: Johan Ritter 1622-36 puis David Molzheim 1643-52 Hohatzenheim
devient de fait filiale de Mittelhausen Jacob Keller von Saarbrücken (1649-50) Hohatzenheim
a particulièrement souffert de la guerre avec de
grandes destructions. De fait, lorsque le village se
repeupla à la fin des années 40 et que le pasteur
Jacob Keller de Saarbrucken fut nommé en 1649 pasteur
de Hohatzenheim-Mittelhausen il s’installa non pas à
Hohatzenheim mais à Mittelhausen. Le presbytère (sur
le site de s’Blase d’après le terrier de 1657) était
en effet inhabitable. Andreas Veltin reprendra
d’ailleurs la propriété à son compte où il construisit
probablement une nouvelle maison. A partir de cette
date, tous les pasteurs habiteront à Mittelhausen.
D’après Foesser, Keller officiera jusqu’en 1650 mais
les registres montrent qu’il rédige les actes jusqu’en
1653. Vacance A
partir de novembre 1653 il n’y a plus de pasteur dans
les deux villages et c’est Samuel Ponthier, pasteur de
Waltenheim qui baptise les enfants de Mittelhausen et
Hohatzenheim. A partir de janvier 1654, c’est Johann
Guntzern qui sert les deux paroisses, puis
temporairement d’octobre 1657 à Septembre 1658 Otto
Wilhelm Gangeloffen, avant le retour de Johann
Guntzern. Il semble pourtant que ces pasteurs ne sont
que provisoires. Jean
Christian Brandt (1662-1675) A
partir de janvier 1662, les deux paroisses sont
desservies par Jean Christian Brandt qui se marie en
1663 avec Anna Sybilla fille d’Elias Vogel,
propriétaire du château de Mittelhausen [source :
procès Vogel - ABR G1710 in Foesser]. On peut penser
que le pasteur habita alors le château car il n’y
avait toujours pas de presbytère dans les deux
villages. Johan Henrich Westerfeld ( 1675-1701) Adam
dans son ouvrage[3] nous dit que
du temps du Pasteur Westerfeld le presbytère de
Hohatzenheim détruit pendant la guerre n’avait
toujours pas été reconstruit du fait de l’opposition
du couvent de Neuwiller à l’entretien des presbytères
luthériens. De ce fait, Westerfeld devait habiter à
Mittelhausen dans la maison du berger (« un zwar
mit solchem unter einem Dach wohnen. ») Sur sa
demande pressante, le vicaire général lui accorda 100
Reichstaler sans délai pour faire construire un
nouveau presbytère mais ce projet ne vit jamais le
jour puisqu’en 1686, les bourgeois de Hohatzenheim
choisirent de repasser au catholicisme et Westerfeld
fut chassé de l’église mère. Il resta cependant dans
la maison du berger jusqu’en 1701, date à laquelle il
se réfugia à Strasbourg, peut-être du fait de la
guerre de succession d’Autriche. Il y mourut en 1706. [Source: Adam cite: Str. Stadt-Bibl. M. 732]
Hohatzenheim
abjure le protestantisme et repasse au
catholicisme L’inscription
sur le côté nord de l’église donne la date du retour
de la paroisse de Hohatzenheim au catholicisme en
latin et en allemand : « Dieses alte berühmte Gotteshaus ware über 100 jahr in dem Lutherthum 1687, den 7ten Octobris unter Ludowico XIV. Der wahren Religion wider einverleibt und 1772 erneuert worden Ammen. » «Cet
antique et célèbre sanctuaire a été durant plus de 100
ans au luthéranisme. Le 7 octobre 1687 sous Louis XIV
il est revenu à la vrai religion et a été rénové en
1772. Ammen. » Foesser
cite également le livre de Pèlerinage de l’abbé
Wandhammer (« Marianische Wallfahrt »,
1771) : « A
cette époque [au temps de la Réforme], les enfants en
nourrice appelèrent Maria avec David le prophète
couronné : Levavi oculos meos in montes, unde
veniet auxilium mihi » Ps 120. Nous posons les
yeux sur la montagne de Marie (Atzenheim ) d’où
nous est venue aide et consolation : et en
vérité, le Grand Dieu entendit la voie des croyants de
la vraie foi : de fait en l’année 1687, le 7
octobre, sous le règne du Roi Louis XIV, sans
résistance le sanctuaire avec le grand trésor est
revenu à la vraie église » Ce
jour-là la Pièta fut reconduite en procession de
Wingersheim à son ancienne demeure de Hohatzenheim. [ABR
G5462] Foesser
veut voir dans ce changement la foi des habitants de
Hohatzenheim en leur ancienne religion qu’ils
n’auraient pas oubliée. Il cite plusieurs exemples de
résistance catholique dans des villages luthériens
environnants. D’autre part Les
pèlerinages restaient populaires de même que les
jésuites et les capucins qui avaient gardé la
confiance des gens. Les
sources protestantes voyaient dans cette conversion
des raisons plus prosaïques. D’après Adam qui cite le
Pfarrbuch de Kiefer, les habitants de Hohatzenheim
abjurèrent le protestantisme « de peur de dangers
[militaires français] et de cantonnements plus
lourds. » Il ajoute que « les femmes et une
partie des fils restèrent fidèles à la foi
évangélique. » Il
est vrai que depuis la prise de Strasbourg en 1681,
Louis XIV appliquait une pression douce sur la
province pour favoriser le catholicisme, tout en
respectant la liberté religieuse. Mais ceci n’explique
pas pourquoi Hohatzenheim s’est reconvertie et pas
Mittelhausen et Waltenheim par exemple. A mon avis, le
cas de Hohatzenheim est différent pour trois
raisons : -
Le pèlerinage ancien de la Vierge douloureuse auquel
les gens étaient très attachés et auquel le
protestantisme leur demandait de renoncer. La piéta
exilée à Wingersheim en était le symbole le plus fort. -
Le curé officiel de Hohatzenheim basé à Wingersheim
devait probablement sermonner sans relâche ses anciens
paroissiens pour tenter de les reconvertir. -
Politiquement, sous la réforme Hohatzenheim était plus
ou moins sous la tutelle de Mittelhausen et
Reitwiller. Le rôle de Schultheiss fut longtemps entre
les mains du Schultheiß de Reitwiller. Puis il passa à
la famille Schmitt, une famille aisée originaire de
Mittelhausen. Passer au catholicisme était un moyen de
damer le pion au clan « aisé » et aux
étrangers de la commune et d’opérer un changement de
pouvoir. D’ailleurs environ 20% des habitants de
Hohatzenheim restèrent protestants après 1687 et la
prévôté de Hohatzenheim ne passa aux catholiques qu’en
1730. Anecdote : Foesser cite
un passage de la chronique de l’église de Mittelhausen
où est mentionné le cas de deux femmes protestantes de
Hohatzenheim et de leur petit-fils de Berstett et
Olwisheim qui avaient du mal à se rendre a
Mittelhausen pour assister à la messe. Par suite de
leur plainte, le gouvernement mit a leur disposition
une charrette qui les conduisit tout les dimanche à
Mittelhausen et les ramena, le tout sur les deniers
publics. [1] Wingersheim und seine Filialen Hohatzenheim, Donnenheim, Mittelhausen” 1932 [2] Bez. Arch. Strg. 5462 Theobalds’ Groscher Leutpriester zu Hohe-Atzenheim Bestallung. Am « Freitag nach dem hl. Ostertag 1532 » unterzeichnet Theobald Grosher aus Sennheim, Priester des Basler Bistums seine Anstellung « als Leutpriester der Pfarrkirche zu Hohatzenheim und Filial » die er mit einem « Adjuzmann oder Kaplan » den er auf seine Kosten jalten soll, verwalten will gegen ein Einkommen von 52 Viertel Korn 10 Viertel Weizen, 2 ½ Fuder Wein, dazu den Blut-Flachs- und Weizenzehnten. Ratgeber bezeichnet ihn (p.92) als « einen Freund M. Luthers, be dem er sich in Wittenberg ofters Rat holte » [3] « Evangelische Kirchengeschichte der Elsaessischen Territorien bis zur Franzoesischen Revolution » |
Eglise de Hohatzenheim
Dessin de Marius Meyer (1944) |